Quelle est la température minimale recommandée sur le lieu de travail ?
Dans le code du bien-être au travail, il y a deux articles pertinents sur ce sujet. Dans l’article V.1-3, la température de l'air ne peut pas être inférieure à 18° dans les lieux où on effectue un travail très léger (environnement de bureau par exemple). Dans les locaux où le travail est plus physique, la température peut être encore plus basse.
À première vue, il n'y a donc aucun problème à baisser le thermostat des bureaux de quelques degrés et ainsi passer des 21-22°C habituels à 19°C.
Mais l'employeur peut-il simplement baisser le thermostat ? Selon l'article V.1-2, l'employeur doit prendre en considération le confort thermique des travailleurs.
Qu’entend-on précisément par ‘confort thermique’ ?
Le confort thermique peut être décrit comme la satisfaction d'une personne face à son environnement thermique, ou en bref, le fait qu’une personne trouve son environnement (de travail) trop froid ou trop chaud. La température de l'air n'est pas la seule à jouer un rôle à ce niveau. Le rayonnement thermique, la vitesse de l'air, l'humidité relative, le niveau d'activité physique et le degré d'isolation de vos vêtements influencent également l'échange de chaleur entre votre corps et votre environnement. L'ensemble de ces facteurs déterminent donc votre confort thermique.
La norme EN ISO 7730 décrit comment prédire le pourcentage d'un groupe de personnes qui seront satisfaites de leur confort thermique en fonction des paramètres mentionnés ci-dessus. Cela permet de tenir compte des différences entre chaque individu. Dans des conditions exactement identiques, il y aura des individus qui auront trop chaud et d'autres qui auront trop froid. Dans les conditions les plus optimales, on peut s'attendre à ce qu'environ 5 % du groupe aie (légèrement) trop chaud ou trop froid.
Selon cette norme, assurer le confort thermique des travailleurs revient à régler ou à influencer les différents facteurs de manière à ce que le pourcentage de travailleurs qui auront trop chaud ou trop froid soit inférieur à 10%.
Le confort thermique au bureau
Si nous appliquons cette norme à un environnement de bureau classique où les collaborateurs travaillent assis, avec des vêtements légers (par exemple pantalon et chemise ou jupe, bas et chemisier), sans vitesse d'air élevée ni sources de rayonnement et avec une humidité relative normale, nous arrivons à une température de l'air de 22°C pour assurer un confort thermique maximal.
Si vous ajustez la température de l'air à 19°C, vous pouvez vous attendre à ce que plus de 10% de vos collaborateurs soient insatisfaits de leur confort thermique : ils auront trop froid. Vous devrez donc ajuster un ou plusieurs facteurs pour compenser la réduction de la température de l'air. Le plus évident est de s'habiller plus chaudement, de mettre une couche supplémentaire de vêtements ou un pull plus épais.
Une autre façon d'être moins incommodé par la baisse des températures est de faire plus d'efforts physiques pendant le travail (de bureau). Interrompez régulièrement votre travail sédentaire ; tenez une réunion debout, marchez pendant que vous parlez au téléphone, allez jusqu'au bureau de votre collègue au lieu d'envoyer un e-mail ou, encore mieux..., choisissez un bureau-vélo ou un bureau de marche.
Une manière idéale d'éviter les risques pour la santé d'un travail sédentaire prolongé.
Le meilleur choix varie souvent beaucoup d'une personne à l'autre. Certains préfèrent enfiler un gros pull, d'autres aiment faire un peu plus d'exercice. La combinaison des deux pourrait être votre solution idéale. Dans l'ensemble, il est important d'encourager chacun à trouver sa "nouvelle zone de confort". Et notez bien que l'adoption de nouvelles habitudes nécessite toujours une certaine période d'adaptation. Encouragez donc vos collaborateurs à s'y tenir pendant une période suffisamment longue.
Eléments de chauffage locaux
Dans les grands ateliers ou les ateliers à faible taux d'occupation, il peut être plus efficace sur le plan énergétique de ne pas chauffer toute la pièce à 19°C, mais d'utiliser des éléments de chauffage locaux à des postes de travail spécifiques. Pour ce type de chauffage local, les sources de chaleur par rayonnement sont souvent mieux adaptées que le chauffage de l'air ambiant.
N'oubliez surtout pas la ventilation !
Une bonne ventilation des espaces intérieurs permet non seulement d'éviter la propagation de virus tels que la Covid-19, mais est aussi nécessaire pour garantir une bonne qualité de l'air intérieur. Un débit de ventilation minimal doit donc être présent dans tous les lieux de travail. Si aucun système de ventilation n'est présent, on peut également l'obtenir en ouvrant régulièrement les fenêtres ou en les laissant ouvertes en position inclinée.
Cela va quelque peu à l'encontre des économies d'énergie, mais les mesures d'économie d'énergie ne doivent en aucun cas compromettre la ventilation minimale. Pour les environnements de bureau, où il n'y a pas d'autres sources de pollution du climat intérieur que les personnes présentes, un débit de ventilation d'au moins 25 m³/h doit être garanti, ce qui correspond à une concentration de CO2 généralement inférieure à 1200 ppm.
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