Alors que l’économie se digitalise, le secteur des finances ne fait pas exception. En effet, la finance collaborative, aussi appelée finance participative, se développe de façon exponentielle et offre plusieurs options aux entrepreneurs à la recherche de fonds.
Le principe est simple : des investisseurs privés participent au financement d’un projet en accordant la somme de leur choix. Deux options restent pourtant à considérer : faut-il opter pour le crowdlending ou le crowdfunding ?
Crowdfunding : contre participation ou pas ?
Partout dans les médias, on entend parler du crowdfunding. Plusieurs plateformes dédiées existent déjà, avec par exemple Crowdin en Belgique, le géant américain Kickstarter ou encore KissKissBankBank et Ulule en Europe. Le fonctionnement de ce mode de financement est très simple : chaque particulier ou entrepreneur décrit son projet en détail, accompagné de la somme qu’il espère collecter et du délai à respecter pour la rassembler. Sachez qu’il existe deux formes de crowdfunding : l’une permet de lever des fonds contre d’éventuelles récompenses, par exemple, une micro-brasserie offrira en retour une bouteille à un investisseur. L’autre requiert de cesser aux investisseurs une participation sur l’entreprise. Il s’agit ici de l’equity crowdfunding.
En ce qui concerne la forme la plus connue de crowdfunding, c’est à dire sur base de dons, les particuliers souhaitant investir dans le projet peuvent faire un don du montant de leur choix. Selon la plateforme choisie, le don peut être avec ou sans contrepartie. En règle générale, les dons désintéressés s’adressent plutôt aux projets associatifs, qui ont eux leurs sites dédiés. Sinon, selon la somme de la participation, les demandeurs de fonds promettent des récompenses aux donateurs les plus généreux. Cependant, pour garantir le succès du projet, l’entrepreneur doit présenter un projet bien ficelé aux potentiels investisseurs, en faire la promotion lui-même pour obtenir le plus de dons possibles et collecter la somme désirée dans les délais. Sinon, la cagnotte est perdue.
Crowdlending : un système de prêt entre particuliers
La seconde option de financement collaboratif s’offrant aux entrepreneurs prend la forme du prêt participatif, pour lequel des individus extérieurs au projet apportent une partie du capital à rassembler. Connue sous le nom de crowdlending ou encore de peer-to-peer lending, cette forme alternative de financement présente certains avantages. Pour prétendre à un prêt, l’entrepreneur présente son projet en détail, mais doit aussi se soumettre à une vérification de sa situation financière afin de prouver sa capacité de remboursement. Il ne s’agit en effet pas d’un mode de financement altruiste comme le crowdfunding sur base de dons : les investisseurs espèrent ici récupérer des intérêts sur la somme prêtée.
L’entrepreneur n’a cependant pas de travail de promotion à effectuer, et moins d’inquiétudes à avoir vis-à-vis des délais à respecter pour pouvoir obtenir le financement. Cependant, l’accès à la somme désirée n’est pas toujours immédiate : les plateformes de prêts entre particuliers, comme par exemple Mozzeno, divisent les prêts en tranches financées par différents investisseurs. Cette pratique permet d’une part une diversification des ses actifs, et d’autre part de réduire les risques de non-remboursement. L’obtention du prêt n’est donc pas toujours immédiate.
Pourquoi choisir le financement participatif ?
Pour lancer son entreprise, outre un business plan bien ficelé, l’obtention de liquidités reste une priorité pour s’assurer de la viabilité du projet. La finance collaborative offre des options alternatives de financement, qui évitent le porte à porte chez les banques et révolutionnent le système des business angels.
Sachez également que le crowdfunding traditionnel et le crowdlending ont en commun le fait que les investisseurs privés ne peuvent en aucun cas prétendre à des parts de votre entreprise. Notez cependant que l’equity crowdfunding, autre forme de financement communautaire, permet de lever des fonds sur le même principe, moyennant en revanche la cession d’une participation aux investisseurs. De plus, les plateformes jouant les intermédiaires vous permettent de tester votre concept auprès du public.
Quelle option choisir pour mon projet professionnel ?
La question se posant reste quelle option correspond le mieux à vos besoins. Le crowdfunding sur base de dons requiert un peu de marketing autour du projet, mais permet de tester la réception du produit avant même sa création. Si votre campagne de financement se passe bien, vous pouvez partir du principe que le public est prêt à réserver un accueil favorable à votre produit ou service et lancez votre entreprise avec peu, voire pas de dettes. Mais les efforts à fournir sont plus conséquents, et le succès de votre campagne n’est pas garanti.
En revanche, le système de prêt entre particuliers ne requiert que peu de promotion autour de votre projet et son processus est plus court. Cependant, il ne diffère que peu de celui mis en place par les institutions financières. En effet, l’octroi d’un crédit engage le bénéficiaire à le rembourser. En cas d’invalidité ou de décès, il est recommandé de souscrire à une assurance vie pour s’assurer du bon remboursement du prêt, quoi qu’il arrive. Et comme pour les crédits traditionnels, n’oubliez pas de comparer les prêts entre particuliers pour trouver le taux le plus intéressant.
Il est donc question de connaître votre date butoir pour l’obtention des fonds. Si vous avez pris des engagements à respecter dans des délais limités, le prêt entre particuliers est plus rapide et son obtention est presque garantie. En revanche, si vous souhaitez coupler votre recherche de financement avec une campagne test de votre produit, le crowdfunding sur base de dons reste l’option la plus adaptée.