Les coupables ? La charge de travail, la charge émotionnelle et le manque de compétences. Le ‘Werkbaarheidsmonitor’ décrit les trois stresseurs principaux.
Charge de travail
La charge de travail peut se caractériser par toutes les exigences et besoins liés à la pratique professionnelle. Il peut s’agir par exemple d’objectifs à atteindre, de quotas à maintenir, de clients à conserver ou à gagner, ou de deadlines à respecter. N’étant pas forcément soutenu par des collègues, un indépendant effectue souvent plus d’heures qu’un salarié pour répondre à toutes ses exigences.
Notre dernier white paper consacré au stress et au burn-out, rapporte que la charge de travail représente, pour les travailleurs, un facteur déterminant du stress excessif de ceux-ci, et l’un des facteurs principaux menant au burn-out.
L’étude de Bourdeaud’hui et Vanderhaeghe montre qu’en 2013, une charge de travail importante représente la problématique la plus importante en matière de fatigue psychique chez les indépendants, celle-ci touchant presque 4 indépendants sur 10 et multipliant environ par 5 le risque de souffrir d’une fatigue psychique importante.
Charge émotionnelle
La charge émotionnelle se compose de toutes les émotions vécues sur le lieu de travail, mais également des émotions des personnes avec qui l’indépendant est en contact (clients, collaborateurs…). Par exemple, pour un indépendant, il peut s’agir de garder son calme face à un client mécontent ou de gérer sa frustration pendant un projet difficile. Cette charge émotionnelle peut être renforcée par le mode de vie de l’indépendant (par exemple, une trop grosse charge de travail peut l’empêcher d’avoir des loisirs) mais aussi par son attachement à son entreprise, puisqu’il en est le pilier principal. Un échec peut mener pour un indépendant à l’anéantissement de toute une vie, voire de plusieurs générations de travail.
Une enquête de Securex indique que 4 indépendants sur 5 trouvent que leur métier est lourd émotionnellement, contre 35% des salariés. Et notre dernier white paper rapporte que la charge émotionnelle représente, pour les travailleurs, le facteur le plus déterminant du stress excessif.
L’étude de Bourdeaud’hui et Vanderhaeghe indique que la charge émotionnelle touche 3 indépendants sur 10, et multiplie par 3 le risque de subir de graves problèmes de fatigue psychique.
Déficit de compétences
Le manque de compétence d’un salarié peut se gérer par des pratiques HR au sein de l’entreprise, par exemple via une adéquation du personnel avec sa fonction, des formations appropriées, ou une gestion de carrière. Dans le cas d’un indépendant, il lui revient de gérer ces aspects, ce qui peut s’avérer être une pression supplémentaire s’il ne sait pas comment s’y prendre.
Un rapport de Securex décrit les 21 facteurs de réussite des entrepreneurs. Les trois points que les entrepreneurs ont classé comme étant les domaines où ils ont le plus besoin d’aide pour se développer sont les connaissances utiles pour l’indépendant: connaissances en matière de réussite entrepreneuriale, compétences dans le domaine du marketing et de la vente, et connaissances en management. Il est donc logique qu’un manque de compétence soit une cause importante de la fatigue psychique.
L’étude de Bourdeaud’hui et Vanderhaeghe montre également que lorsque l’indépendant ressent un fort déficit dans ses compétences en matière de gestion et management de son entreprise, il a 2,65 fois plus de risques d’être victime de graves problèmes de fatigue psychique. Ce qui en fait le troisième plus gros facteur en matière de fatigue psychique. Le manque de compétences important touche 3 indépendants sur 10.
Facteur aggravant
Chacun des trois facteurs décrits peut stimuler un indépendant à travailler quand il est malade. Et ceci cause sans doute encore plus de problèmes de tension professionnelle.
Une étude de Securex montre que les indépendants malades sont plus nombreux (91%) à travailler quand même, contre 71% des salariés. Cette différence peut s’expliquer par la peur de perdre son revenu pour l’indépendant, mais aussi par la passion et la motivation de celui-ci pour son travail.
Lutter contre le stress
L’indépendant est exposé à de multiples stresseurs qui augmentent le risque d’être victime de burn-out. Il lui faut alors trouver un moyen de compenser ces stresseurs, de lutter contre eux et de les gérer. Pour chacune des causes du burn-out citées ci-dessus, des solutions sont proposées.
Travailler de manière efficace permet de diminuer la quantité de travail
La charge de travail est une difficulté d’importance pour l’indépendant, qui peut vite le submerger (par exemple en acceptant trop de clients). Il est donc très important d’apprendre à gérer son temps de travail, mais aussi de connaître ses limites pour ne pas se trouver en surmenage. Une bonne méthode pour s’y retrouver consiste par exemple à mieux gérer son temps. Etablissez des priorités, et créez votre emploi du temps en fonction de celles-ci. Faites une seule chose à la fois, ce qui permet de se voir avancer de façon plus claire. Alternez les choses que vous aimez faire avec celles que vous aimez moins peut également être intéressant. Ou mieux encore, déléguez certaines tâches à un collaborateur, conjoint ou partenaire. Cherchez de préférence quelqu’un avec des talents complémentaires. Pour que vous puissiez donner chacun la priorité à ce qui vous donne de l’énergie, plutôt qu’à ce qui consomme de l’énergie.
Prendre régulièrement le temps de recharger ses batteries
La gestion de la charge émotionnelle peut paraître plus complexe aux indépendants, qui ne peuvent pas s’appuyer sur le soutien de collègues ou sur la politique précise d’une entreprise comme des salariés. Il existe néanmoins des alternatives, comme le fait de parler avec ses amis ou ses proches. Et c’est encore mieux de le faire en quittant l’environnement habituel, se mettre au vert pour une demi-journée ou passer quelques heures par mois avec un autre indépendant ou un conseiller externe. Pour vider son sac, exprimer ses difficultés à faire face, analyser et relativiser sa situation et échanger de bonnes pratiques.
Une autre méthode est de trouver un exutoire, une passion, une activité qui permet de décompresser de manière régulière. Les spécialistes recommandent par exemple une activité sportive régulière de minimum 2 heures par semaine.
Il est donc important de conserver du temps pour des activités hors du travail et de garder un mode de vie sain. Un article de sensibilisation sur le burn-out des médecins généralistes préconise par exemple de conserver une alimentation saine, de consommer peu d’alcool et de ne pas fumer. Et… de dormir suffisamment, de prendre du temps de repos régulier et des ‘micro-pauses’ lors d’un coup de stress au travail. Securex propose une solution similaire pour les indépendants à travers son communiqué de presse « Prendre au moins 20 jours de congés diminue le stress et améliore les performances ».
Dernière solution pour diminuer la charge émotionnelle : assurer sa protection contre maladie, accident, hospitalisation… Des événements incontournables dans une vie.
Augmenter les compétences et/ou se faire accompagner
Enfin l’acquisition de connaissances et d’informations est capitale dans le monde compétitif et parfois rude des indépendants. Il est conseillé aux indépendants de suivre des formations et des cours, de se perfectionner en management, marketing, vente et tout autre sujet pouvant contribuer à la réussite de leur entreprise. Collaborer avec des profils complémentaires à son propre profil, surtout pour un entrepreneur débutant, peut également être une solution.
Le burn-out est donc une souffrance et un handicap considérable pour les travailleurs indépendants. Cependant des solutions existent, et il est possible pour chacun d’améliorer ses conditions de travail, que ce soit par des moyens simples ou une remise en question plus complète.
Derniers conseils : Donnez la priorité à ce qui vous donne de l’énergie et cherchez de l’aide pour ce qui consomme de l’énergie. Et enfin, consultez votre médecin généraliste dès l’apparition de signaux préoccupants de votre corps.