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La semaine de congé 'déstressante', une solution sur le long terme ?

Ces dernières années, le nombre de burn-out et d'absences de longue durée augmente systématiquement. Parallèlement, de nombreuses personnes se retrouvent avec des jours de congé excédentaires à la fin de l'année. En réponse à cette tendance, l’entreprise Nike a annoncé fin août qu'elle offrirait à tous les collaborateurs de son siège social une semaine de vacances collectives, avant le retour au bureau, prévu à partir du 1er septembre. ​

Dernière mise à jour le 13 septembre 2021 par Heidi Verlinden

Nike espère ainsi éviter des cas de burn-out ou d'autres problèmes liés au bien-être mental au sein de son équipe. Cette initiative a amené l'entreprise à se donner le label de "bon employeur". Pour certaines raisons, il s'agit effectivement d'une bonne initiative.

Tout d'abord, les travailleurs ont besoin de récupérer, surtout en période d’activité intense, ne serait-ce que pour réduire le risque d'erreurs. De plus, la communication transparente de la part de la direction de Nike permet à des sujets tels que la santé mentale d’être également abordés entre collègues, ce qui est un élément très précieux.

Encourager les travailleurs à prendre des jours de vacances est également une bonne initiative : tous les travailleurs n’en prennent pas assez. À la fin de chaque année, les employeurs constatent toujours qu’une partie d’entre eux n'ont pas pris tous leurs congés à temps. Pour certains travailleurs, l'accumulation de travail est une raison suffisante pour reporter leur congé et, au cours des deux dernières années, les restrictions de voyage sont venues s'ajouter à cette tendance, amenant encore plus de personnes à reporter leur congé. S'absenter et se couper du travail devrait être "normal", même si ce n'est que pour une courte période, et même si vous ne voyagez pas. De plus, des recherches internationales montrent que les pays dans lesquels les travailleurs prennent plus de vacances sont les pays où les travailleurs sont les plus productifs. On peut supposer que cela s'applique également aux entreprises individuelles.

Cependant, pour un certain nombre de raisons, j’ai quelques réserves à propos de cette initiative. En effet, les travailleurs tirent le plus grand profit d'une récupération échelonnée et structurelle adaptée à leurs besoins. Une semaine de congé supplémentaire n'est manifestement pas suffisante pour éviter le burn-out. En plus d'une période de longues vacances chaque année, chaque travailleur devrait avoir le droit à des jours de congé tout au long de l'année ainsi qu’à des pauses hebdomadaires, quotidiennes, et aussi durant les jours de travail.

Certains employeurs n'apprécient peut-être pas les jours de congé imprévus mais ils sont pourtant nécessaires afin d’établir un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. De plus, cela permet aux travailleurs de bénéficier d'une approche adaptée à leurs besoins personnels et donc d'une récupération sur mesure. Le fait que le télétravail engendre un stress supplémentaire ne s'applique pas à tout le monde ; par exemple, tous les travailleurs n’avaient pas de jeunes enfants à surveiller chez eux durant le confinement. Les travailleurs ont surtout besoin d'autonomie et de confiance. Aussi, qu'en est-il du personnel qui ne travaille pas au siège social ? Qu'est-ce que cette semaine de vacances supplémentaire signifie en termes d’équité ?

En conclusion, afin de prévenir du burn-out, il faut avant tout s'attaquer à ses causes : le déséquilibre à long-terme entre les exigences liées au travail (pression du travail, conflits entre tâches ou entre collègues...) et les ressources (autonomie, soutien des supérieurs et des collègues...). L’adage ‘mieux vaut prévenir que guérir’ prend tout son sens ici et, selon moi, le label "Top Employer" exige plus qu'une semaine de vacances collectives.

Heidi Verlinden
Research Project Manager

Heidi Verlinden est experte en études au sein du centre de recherche de Securex, HR Research. Ces dernières années, elle s’est spécialisée dans des thèmes tels que l’absentéisme, l’employabilité durable, la santé sur les lieux de travail et les relations interpersonnelles (employee relations). Elle est prête à relever le défi que nous posent le vieillissement croissant de la population et la War for Talent en démontrant qu'une politique soucieuse du capital humain peut améliorer les résultats au niveau de l'entreprise. 

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