40%, cela semble être le maximum réalisable en Belgique, étant donné que le travail à domicile n'est tout simplement pas envisageable dans un grand nombre d'emplois. La question est de savoir si ce nombre restera la norme ou s'il reviendra aux proportions d'avant la crise. Les experts s'accordent généralement à dire que le homeworking restera même après la crise. On parlera alors d’une organisation du travail "hybride" quelque peu normalisée et ajustée. En tenant compte des recherches scientifiques selon lesquelles le fait de travailler moins de 2,5 jours par semaine à domicile n'entraîne généralement que peu ou pas d'effets dysfonctionnels, tels que le sentiment d'isolement social, la perte de liens et/ou de contacts avec les collègues.
Comment faire face à ce phénomène en tant que PME ?
Allez-vous rater l’occasion si vous ne montez pas le train en marche… ? Nous le craignons. Du moins là où c’est possible. Bien avant la crise, la demande est venue des employés eux-mêmes de pouvoir travailler à domicile de temps en temps. Les couples à double revenus avec enfants, en particulier ceux qui ont fait des études supérieures, souhaitent mieux concilier leur vie professionnelle et leur vie privée tout en restant fidèles à leur employeur.
De plus, l'évolution de la technologie rend cela possible plus que jamais. Et les problèmes de mobilité nous mettent encore plus sous pression. Ce n'est pas une coïncidence si le stress structurel, qui conduit au burn-out, est l'une des causes d'absence de longue durée qui se développe le plus rapidement, même chez les employés relativement jeunes. A l’avenir, les entreprises qui proposent le homeworking disposeront d’ un avantage supplémentaire pour attirer et retenir les talents à l'avenir. Et en ces temps de pénurie de main-d'œuvre, c'est un avantage qu'il ne faut pas sous-estimer.
Car ne vous y trompez pas : l'introduction du télétravail n'est pas l'apanage des grandes entreprises ; même les petites entreprises de 11 à 50 salariés comptent désormais un pourcentage de télétravailleurs de 13,7% ...
Faites attention…
L'introduction du télétravail exige des chefs d'entreprise qu'ils réfléchissent plus loin que la simple décision de l’instaurer. Le travail à domicile implique de remplir un certain nombre de conditions liées à la création du bon contexte. Il s'agit notamment de l'infrastructure des bureaux, de l'environnement de travail, de la présence des équipements techniques nécessaires et de la culture au sein de l'entreprise. Le travail à domicile ne peut réussir que si, avant son introduction, des accords clairs sont conclus sur les attentes à l'égard des employés, et si les managers sont impliqués dans ce projet. Le télétravail part d'une confiance mutuelle, fondée sur un output clair, des délais et la satisfaction du client plutôt que sur le nombre d'heures travaillées. Consultez notre check-list avant de vous lancer
Voici quelques éléments de réflexion avant de vous y mettre :
- Quels sont les postes/éléments de travail concernés par le travail à domicile dans votre entreprise ?
- Comment gérez-vous les collaborateurs qui ne sont pas éligibles au travail à domicile (impossible, réticents ou non autorisés) ?
- Quelle(s) forme(s) de travail à domicile souhaitez-vous introduire/maintenir (de manière structurelle ou occasionnelle) ?
- Quels accords avez-vous conclus concernant les coûts liés à l'organisation du travail à domicile ?
- Quels résultats (output) pouvez-vous attendre de vos collaborateurs ?
- Pour quel type de travail/activités attendez-vous de vos collaborateurs qu'ils soient présents au bureau (par exemple, réunions d'équipe, brainstorming, entretiens d'évaluation, ...) ?
- Quel effet le travail à domicile aura-t-il sur vos clients (accessibilité, disponibilité, etc.) ?
Travail à domicile = travail sur mesure
Le homeworking n'est pas forcément une option pour chacun de vos employés. Il ne faut donc pas en faire une généralité en imposant le travail à domicile de la même manière à tout votre personnel. Il ne s'agit pas seulement de savoir si vous disposez ou non d'un bureau à domicile bien équipé et ergonomiquement correct et des installations techniques adéquates, mais aussi et surtout de connaître les besoins individuels de vos employés. Le travail à domicile exige que vous soyez capable, en tant qu'employé, d'organiser votre journée de travail de la meilleure façon possible. Prendre les pauses nécessaires, faire de l'exercice, manger sainement et maintenir un contact régulier avec les collègues et le manager en sont des exemples.
Tout le monde ne s'en sort pas aussi bien, et c'est un risque. En raison du manque de supervision directe et de l'imbrication du travail et de la vie privée, les collaborateurs engagés, qui ont également une tendance perfectionniste et ne sont pas très assertifs, sont plus susceptibles de souffrir d'épuisement pendant le télétravail que dans un contexte de travail normal. Travailler de longues heures et travailler de manière productive ne sont pas synonymes.
D'autre part, certains employés s'attendent à recevoir des instructions permanentes de leur manager sur ce qui est important et prioritaire. Il est donc fortement conseillé de s'entretenir avec chacun de vos collaborateurs qui peut bénéficier du homeworking et de parler de leurs attentes et de leurs besoins, et de conclure des accords solides à ce sujet.
Alors… Bénédiction ou malédiction ?
Si le télétravail est prévu pour durer au sein de votre organisation et sous quelle forme, nous vous laissons en juger par vous-même. La question la plus importante que vous devez vous poser en tant que dirigeant dans ce contexte est la suivante : pensez-vous que faire confiance à vos collaborateurs soit une meilleure option aujourd'hui que de garder le contrôle et la direction sur le lieu de travail ? Si la réponse à cette question est "non", vous feriez mieux de vous abstenir de poursuivre le télétravail dans votre organisation. Cependant, il s'agirait d'une occasion manquée, car offrir des possibilités de travail à domicile (lorsque c'est possible) est sans aucun doute l'un des arguments pour attirer (et retenir) les talents.
